L’Agence Internationale pour les Énergies Renouvelables (IRENA) vient de publier le rapport « Perspectives mondiales pour les transitions énergétiques 2024 », qui met en lumière l’énorme potentiel de l’intégration des réseaux électriques en Afrique, tant sur le plan économique qu’environnemental. Le Maroc, ainsi que d’autres pays africains à forte demande énergétique, se trouvent au cœur de cette transition vers un réseau interconnecté à l’échelle continentale.
Ce projet d’intégration vise à réduire la dépendance du continent aux énergies fossiles. Les analyses de l’AUDA-NEPAD indiquent que cette démarche pourrait abaisser de 36 % l’utilisation d’électricité d’origine fossile, passant de 1.339 TWh à 853 TWh. Cette transformation toucherait directement les dix principaux consommateurs d’énergie en Afrique, dont le Maroc, qui représente à lui seul une part importante des 3.281 TWh de demande énergétique projetée pour le continent d’ici 2040.
Pour le Maroc, cette initiative s’inscrit dans une volonté de redéfinir son mix énergétique, en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles au profit des sources renouvelables. Selon les prévisions de l’IRENA, le Maroc pourrait atteindre une demande électrique de 97 TWh en 2040. Sans une intégration des réseaux, environ 32 % de cette électricité continuerait de provenir des combustibles fossiles, une part significative que le pays espère abaisser en rejoignant cette dynamique régionale.
Outre les bénéfices environnementaux, ce projet pourrait également permettre au Maroc de devenir un acteur majeur dans le commerce de l’hydrogène vert. Grâce à ses ressources en énergies renouvelables, le pays a le potentiel de développer des stratégies de marché innovantes, notamment des contrats indexés sur des devises fortes, pour garantir des prix stables et compétitifs, tout en renforçant sa position mondiale dans l’exportation d’hydrogène.
L’IRENA souligne que même une réduction marginale de l’utilisation de combustibles fossiles dans le cadre de cette intégration aurait une valeur symbolique et stratégique, ouvrant des perspectives pour l’industrialisation durable et pour l’alignement de la production énergétique africaine avec les normes climatiques internationales. Cette transition représente un levier pour l’innovation et un modèle pour d’autres régions en quête de solutions durables face au changement climatique.